Test - La campagne d'Halo Infinite, une déclaration d'amour à la franchise
Alors que la bêta technique du multijoueur d'Halo Infinite capte l'attention de nombreux joueurs depuis plusieurs semaines déjà, la campagne du nouveau titre de 343 Industries est désormais disponible sur Xbox One, Xbox Series X|S, PC Windows, Steam et dans le Xbox Game Pass (console, PC et Cloud). Que propose-t-elle ? Le report d'une année vaut-il le coup ?
Depuis la passation entre Bungie et 343 Industries, les critiques pleuvent sur la gestion du « space-opera » de Microsoft. Qu’il s’agisse des nombreux problèmes sur le multijoueur de la MCC lors de son lancement, des vives critiques de Halo 4 et Halo 5: Guardian (se traduisant notamment pour ce dernier par un désintérêt pour le jeu), le studio essuie la colère des fans. Principalement en cause, des nouveautés décriées et le charme d’antan aux abonnés absents. Dans ce contexte particulier, les récentes péripéties n’avaient rien pour (les) rassurer : des graphismes au mieux passables lors de la présentation en 2020 valant au titre d’innombrables moqueries sur le tout internet, un report du jeu d’une grosse année et une coopération absente lors de la sortie. Maigre source d’espoir, la promesse d’un retour aux sources. Suffisante pour sauver le soldat John-117 – et lui rendre la monnaie de sa pièce ?
Une ode au passé
Comme pour mieux s’approprier les codes de l’épisode fondateur, Halo Infinite ne se s’embarrasse pas à contextualiser les évènements passés. Quelques mois après les événements de Halo 5 : Guardians, on retrouve le Master Chief inconscient dans l’espace, sauvé d’une dérive éternelle par un pilote solitaire : Echo-216. Face au Zeta Halo et à un vaisseau Infinity en morceaux, la situation semble toujours aussi chaotique et les désidératas de ce dernier concernant sa famille, dont la barbe illustre à merveille l’ardent désir de retrouvailles, seraient palpables pour tout un chacun. Mais pas pour notre Spartan qui, reprenant tout juste son souffle, convainc notre pilote de l’accompagner à la surface de Zeta Halo. Quitte à être perçu comme inhumain. Cette opposition entre le pragmatisme du soldat et les sentiments de l'humain est l’une des pierres angulaires d’une aventure qui commence et qui, pour l’essentiel, nous emmène à affronter les Parias, une faction rebelle de l’ancienne Alliance Covenante menée par des Jiralhanaes bien plus dangereux et cruels que feu leurs aïeux. Face à eux, nos deux protagonistes sont bientôt rejoints par l’Arme, une IA dessinée avec les traits de Cortana. Cette association nous apparaît comme lourde de sens et ravive de nombreux souvenirs : un Spartan impassible à la merci de la candeur d’une IA, le tout accompagné par les commentaires et l’humour d’Echo – un humour qui réapparait enfin !
Autant de signes qui définissent ce Halo Infinite : une ode au passé bien loin d’achever la précédente trilogie initiée avec Halo 4. Une nouvelle intrigue semblable à un nouveau premier Halo qui intègre habilement de nombreux clins d’œil, dont certains ne sont pas loin de faire vibrer notre corde sensible lors des premiers niveaux. Du reste, les messages audios disséminés le long de l’aventure pourront autant servir aux néophytes pour ouvrir une porte sur l’univers de la franchise qu'à contextualiser les péripéties de l’équipage de l’Infinity et des habitants du Zêta Halo.
Un neuf avec du vieux
L’exécution des deux premiers niveaux (qui nous rappelle les nombreuses séquences passées de « fuite en avant » autant par le dynamisme proposé que par la musique qui accompagne des bâtiments en train de s'écrouler) annonce la couleur en mettant l’accent sur le gameplay. Se faisant, le joueur découvre qu’il apparaît en terrain conquis et retrouve ce qu’il connaît : la sainte-trinité « armes / coup-de-crosses / grenades » et une jauge de vie qui se recharge en l'absence de dégâts reçus. Mais toujours dans cette volonté de retour aux sources, la suite de l’aventure change de ton et place le joueur dans ce qu’aurait pu être un Halo: Combat Evolved disposant d’une technologie plus évoluée à l’époque : un monde ouvert.
On aime :
- Le nombre d'armes conséquent ainsi que les nouvelles compétences ;
- La direction artistique ;
- L'ambiance sonore époustouflante ;
- Plusieurs options possibles pour affronter une situation
On aime moins :
- Le manque d'ambition dans les graphismes ;
- Le trop grand classicisme du monde ouvert ;
- Un certain manque de rythme.
Désormais, les couloirs laissent places à de grands espaces qui s’étendent à perte de vue, dont le joueur a bien du mal à déterminer les limites. Pour l’accompagner dans la découverte de ce monde chargé d’histoire, il peut compter sur de nombreuses nouvelles armes variant d’autant le gameplay (faisant des combats des purs moments de jouissance) que sur un lance-grappin épousant à merveille le level design. Servant autant à atteindre des hauteurs insoupçonnées qu’à attirer une arme ou à étourdir un ennemi avant de l’envoyer au tapis, cette nouvelle capacité trouve un intérêt tout particulier en proposant au joueur d’apprécier les situations d’autant de façons différentes que son imagination et la gravité lui permettent. Autrement dit, face à un groupe d’ennemis plusieurs options s’offrent à lui : attaquer frontalement la menace, passer par derrière ou tout simplement l’éviter. Du reste, quatre autres compétences accompagnent les nouveautés : un mur d’énergie déployable, une sorte de « mine sonar » pour révéler les ennemis, des propulseurs et une amélioration de capacité de boucliers.
De quoi permettre au joueur de participer pleinement à cette aventure, qui se décompose en plusieurs missions principales et secondaires sur une grande carte découpée en trois grosses zones. Alors que les missions principales restent fidèles au rythme de la licence, Halo Infinite n’échappe malheureusement pas aux ressorts habituels des mondes ouverts actuels en invitant le joueur à découvrir les entrailles de ce monde par le biais de classiques avant-postes (qui débloquent de nouveaux points d’intérêts), la destruction de tours de propagande ou encore le sauvetage de PNJ. En outre, un système de bravoure entend récompenser le joueur complétiste en lui offrant la capacité de commander des véhicules de plus en plus intéressants pour se déplacer sur la carte au fur et à mesure que sa bravoure grimpe.
En bref, un manque d’originalité qui pourrait, selon sa sensibilité, pousser à regretter la disparation d’une campagne aux missions bien définies qui assuraient un scénario bien rythmé, du spectacle en permanence et une rejouablité sans fioriture. D’autant que graphiquement, Halo Infinite ne parvient pas à tirer le meilleur de son nouveau moteur pour nous émerveiller lors de nos explorations et propose souvent entre le bon et le bon+. Un fait regrettable, tant la direction artistique rend à merveille hommage au passé de la franchise et l’ambiance sonore est époustouflante. Les musiques épousent à merveille les situations, le son des armes résonne à nos oreilles comme une valse énergique et les doublages en français sont excellents.
En conclusion
In fine, en revenant aux sources, 343 Industries livre aux fans une proposition relevant presque de la déclaration d’amour. Loin de s’en contenter et en s’appuyant conjointement sur la direction artistique, le gameplay, l’ambiance sonore et les personnages, le studio explore l’uchronie en faisant de ce Halo Infinite un Halo: CE adapté aux technologies actuelles. Que certains regrettent le manque de rythme et le script à grand spectacle du système de campagne à chapitres ou que d’autres ne parviennent plus à lâcher la manette, tous conviendront certainement qu’il s’agît là de la meilleure itération depuis la création de 343 Industries.
Test réalisé sur Xbox Series X par Soviet Suprem à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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